Condamnés à la même peine pour violences intrafamiliales
Ce jeudi 13 mars, le tribunal de proximité de Saint-Martin a jugé une affaire de violences intrafamiliales. Les deux ex-compagnons comparaissent à la fois en tant que prévenus et victimes. Les faits remontent au 4 février 2024, aux environs de 13 heures. L.E, qui avait promis à sa fille de l’emmener au carnaval, change finalement d’avis. C’est alors qu’une violente dispute éclate entre lui et sa femme, J.N, avec qui les rapports sont compliqués.
L’homme se montre très énervé et lui jette plusieurs bouteilles dessus, qu’elle réussit à éviter. En contrepartie, cette dernière saisit un marteau et le frappe sur le coude. Le tout, sous les yeux de leur fille aînée. Deux heures plus tard, J.N se présente au commissariat pour porter plainte. L.E sera quant a lui entendu le lendemain et décidera également de déposer plainte.
«Est-ce que vous reconnaissez avoir commis des violences ?» demande la juge. Pendant presque toute la durée de l’audience, les deux anciens concubins, qui ne reconnaissent pas leur tort, vont se renvoyer la faute. Ce n’est cependant pas la première fois que J.N porte plainte contre son ex-compagnon pour violences et que celui-ci se retrouve condamné. «Il me suit partout et ne me laisse rien faire» confie la victime, suivie par l’association Trait d’Union.
«Je m’interroge sur votre attitude Monsieur» s’inquiète le procureur de la République. «Vous êtes avec votre femme depuis 15 ans et vous refusez de lui faire une attestation de domiciliation pour qu’elle puisse renouveler son titre de séjour expiré depuis 2018. Elle ne peut pas simplement partir comme le suggère votre avocate. Vous effectuez une pression psychologique sur elle du fait de sa situation irrégulière, alors que c’est la mère de vos deux enfants. Vous imposez vos règles» continue-t-il.
Au vu de la situation et du témoignage de leur fille qui rapporte les avoir vu se violenter mutuellement, le procureur requiert à l'encontre des deux individus une peine identique de deux mois d’emprisonnement avec sursis et un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales.
En accord avec les réquisitions du procureur, le tribunal déclare les prévenus coupables. Il reçoit également la constitution de partie civile de J.N qui réclame 1000 euros de la part de son ancien compagnon. Concernant L.E, la réception de sa partie civile sera rendue le 3 juin, après expertise médicale.