Petit à petit, l'oiseau fait son nid
Il ne l'a pas annoncé de façon officielle et/ou solennelle, mais cela ne fait pas l'ombre d'un doute, Daniel Gibbs comptera parmi les candidats aux prochaines élections territoriales en 2017. Il prépare le terrain depuis son échec à celles de mars 2012. Il n'a jamais cessé de travailler dans cet objectif. Il a recomposé son équipe. S'est entouré de personnes jeunes. Communique de manière régulière sur des sujets tant nationaux que locaux. A doté son parti, L'Union pour la démocratie, d'outils modernes. Après avoir présenté la nouvelle version du site internet, il lançait il y a quelques semaines son application mobile. Son mandat de député lui permet de gérer des dossiers au niveau national et donc de prendre de l'assurance. Ce mandat lui permet aussi de porter la voix de Saint-Martin au plus haut niveau de l'Etat, donc de prendre confiance en son travail.
«DANIEL A UN GRAND BOULEVARD DEVANT LUI...»
Daniel Gibbs a le soutien de personnalités saint-martinoises qui travaillent pour lui sur le terrain. Pour celles-ci, sa victoire est assurée, elles estiment qu'aucun autre candidat ne fait le poids. «Daniel a un grand boulevard devant lui...», aiment-elles à commenter. Pour autant, il ne dévoile rien de son programme. Jusque-là, il s'est cantonné à proposer des mesures en rapport avec les sujets inscrits à l'ordre du jour du Conseil territorial. Et ne manque pas de souligner lorsque celles-ci sont reprises par la majorité. «La mesure concernant les droits de succession était une proposition de notre groupe», précise-t-il, «même si les taux ou les délais ont été modifiés».
Dans ses vœux envoyés hier à la presse locale, on retrouve toutefois trois thématiques qui pourraient constituer les bases de son programme : la coopération avec Sint Maarten, le développement économique et la lutte contre l'insécurité. «Je souhaite que cette unité se traduise aussi localement, unité dans la coopération avec Sint Maarten, l’unité dans la recherche de solutions capable baisser de façon pérenne le chômage qui frappe tout particulièrement nos jeunes, et enfin dans la poursuite d’un impératif commun de sécurité pour notre île», dit-il en faisant allusion à «l'esprit républicain, profond et bien vivant » qui a uni les Français en 2015. Et d'adresser ses «plus vifs encouragements à nos gendarmes, nos policiers, nos pompiers, aux bénévoles de diverses associations qui font un travail formidable en aidant notre jeunesse, ainsi qu’aux acteurs du monde économique et social et ceux dans le domaine de l'éducation, de la santé», sans oublier «le monde judiciaire».
En matière de coopération, Daniel Gibbs aspire à «bâtir un véritable partenariat de codéveloppement avec Sint Maarten». Son projet phare est la création d'un United Congress French and Dutch Saint-Martin qui abriterait les autorités des deux côtés de l'île «dans un certain nombre de domaines utiles à leur coopération».
En matière d'économie, Daniel Gibbs n'a en revanche pas livré pour l'instant aucune action concrète. Si ce n'est le fait de miser sur une fiscalité plus adaptée aux réalités du territoire afin d'inciter les investisseurs à s'installer à Saint-Martin.
«Notre territoire a besoin de consensus pour faire avancer ses projets. Le vivre ensemble entre communautés est primordial pour que notre île aille de l’avant. Il faut donner tort aux esprits chagrins qui rejettent tous nos maux sur l’autre. (…) Sortons le slogan de la “Friendly Island” de la désuétude dans laquelle il semble se trouver aujourd’hui. »
Daniel Gibbs devrait donc profiter de cette année 2016 pour distiller ses idées. Petit à petit, Daniel Gibbs fait son nid. Restera à voir s'il parviendra à prendre un envol suffisamment grand qui l'emmènera à la présidence de la Collectivité.