16.02.2017

RSA : René-Jean Duret suggère la mise en place d’une monnaie locale

Afin d’empêcher les bénéficiaires du RSA de dépenser l’argent de l’allocation en partie hollandaise, l’élu local a proposé des solutions lors du conseil territorial.

En préambule de la séance plénière du conseil territorial consacrée aux orientations budgétaires 2017, le conseiller territorial René-Jean Duret a souhaité revenir sur la décision 'inadminissble" du Conseil d’État relative à la démonétisation du RSA. Pour rappel, les élus avaient adopté le 31 mars 2016 la mesure selon laquelle une partie de l’allocation pouvait être démonétisée, c’est-à-dire versée sur une carte de crédit qui ne pouvait être utilisée qu’en partie française de l’île. L’objectif recherché était que l’argent issu du RSA profite à l’économie de Saint-Martin et ne soit pas utilisé en partie hollandaise. Saisi par la préfète, le Conseil d’État a annulé cette décision.

«Une fois de plus, les services centraux de l'Etat témoignent d'une méconnaissance totale de la complexité de notre île siamoise, sans frontière réelle», commente ainsi René-Jean Duret. «Notre disposition permettait d’éviter que les prestations sociales versées sur la partie française soient utilisées dans les casinos ou les commerces de la partie hollandaise, ou fassent l’objet de transferts financiers vers d’autres îles de la Caraïbe», rappelle-t-il.

«Par sa décision, le Conseil d’Etat va à l’encontre d’une remarque du député socialiste René Dosière, co-auteur avec Daniel Gibbs, d’un excellent rapport d’analyse sur notre collectivité d’outre-mer de Saint-Martin. René Dosière insistait en effet sur le fait qu’il n’était « pas souhaitable que l’argent du contribuable français serve à financer le développement économique, d’ailleurs plus ou moins légal, de la partie hollandaise». Il faut croire que les membres du Conseil d’Etat ne lisent pas les rapports d’analyse de l’Assemblée Nationale ! », commente ainsi René-Jean Duret.

Par ailleurs, l’élu propose d’autres solutions qui existent ailleurs et validées par les services de l’État, comme «l’utilisation de chèques services ou de bons d’achat». Il suggère en outre la mise en place d’une monnaie locale complémentaire (MLC), qui serait uniquement utilisée par certains commerces et prestataires de la partie française de l’île.

«Cela se pratique déjà au pays basque (l’Eusko) ou à Toulouse (SOL Violette), ainsi qu’à Nantes et dans plusieurs autres agglomérations de Métropole sans que le Conseil d’Etat ne s’y soit opposé. La progression de ces MLC peut même se révéler très rapide dès lors que l’écosystème économique et citoyen qui sous-tend la monnaie locale y est favorable», précise-t-il.

Et de conclure : «Voilà donc du grain à moudre pour les candidats aux prochaines élections territoriales ! »

 

Estelle Gasnet
3 commentaires

Commentaires

voila une excellente idée!!
comme l état ne daigne pas lire les rapports concernant St Martin et ses problématiques , la monnaie locale est une solution.bravo Mr Duret, enfin un élu qui a des idées neuves malheureusement en fin de mandature comme d'habitude!!!

C'était une des propositions du candidat Louis JEFFRY , (j'étais co-listier) lors des dernières élections ,cela reste une bonne idée mais franchement pas nouvelle. A l'époque pas si lointaine ,nous étions la risée de nos concurrents.
Comme quoi le temps rend plus intelligent; hic.

Je m'en souviens très bien...en effet beaucoup de monde s'est moqué de lui
C'est pourtant une très bonne idée