Législatives : pourquoi Patricia Chance-Duzant se présente

«Il ne sait pas encore que je suis là, mais une fois que j’y serai, il va entendre ce que j’ai à dire tout comme les membres du gouvernement et les autres députés», confie Patricia Chance-Duzant en faisant allusion à Emmanuel Macron. La représentante du conseil de quartier numéro 2 est en effet candidate sans étiquette aux élections législatives de Saint-Martin / Saint-Barthélemy. Elle a présenté sa candidature aux médias locaux jeudi après-midi à la galerie de Roland Richardson à Marigot. «Ce lieu représente toute la culture de Saint-Martin », confie celle pour qui il était important de se retrouver dans un tel endroit. «S’il n’avait pas accepté de m’accueillir, j’aurais aimé faire la conférence devant le pont de Grand Case», ajoute-t-elle.

Aux côtés de sa suppléante Géraldine Telle, Patricia Chance-Duzant assure être prête et «capable d’aller parler des intérêts des deux îles» à Paris. «Où que j’aille, je n’ai jamais été oubliée», poursuit-elle en ne laissant aucun doute sur sa détermination et son acharnement à mener des dossiers. «On me connaît pour mes positions, je lutte jusqu’au bout», assure-t-elle.

Des combats politiques, Patricia Chance-Duzant en a mené localement. Elle s’est notamment présentée à plusieurs reprises aux élections sénatoriales mais cette année, elle a décidé de briguer le mandat de député et de se confronter aux suffrages directs des Saint-Martinois.

«Je suis avocate aux Etats-Unis et en France. J’ai résumé mon CV de six pages en deux pages ! J’ai les compétences pour être députée», assure-t-elle. «Tout le monde dit qu’à Saint-Martin on n’a pas de qualification. C’est peut-être vrai mais il faut aussi reconnaître quand des personnes sont qualifiées. C’est aussi pour ça que je me présente à ces élections pour montrer qu’il y a des compétences à Saint-Martin», précise-t-elle.

«J’ai vu qu’il y avait douze autres candidats dont la plupart viennent d’ailleurs ou qui ont découvert et vu qu’il y avait un avantage à Saint-Martin. Moi, je suis là au quotidien. Je suis sollicitée pour aider les gens. Parfois on m’appelle la nuit ! J’ai le désir sincère à me dévouer à l’amélioration des deux îles. Notre slogan est d’ailleurs 2 îles fortes», confie Patricia Chance-Duzant qui a ainsi dressé une longue liste de dossiers qu’elle entend porter si elle est élue députée, en sachant que nombre d’eux doivent d’abord être portés par les collectivités.

L’un des premiers sera le bilinguisme. «À Bruxelles, tous les textes sont traduits. Je ne vois pas pourquoi ici à Saint-Martin, ce n’est pas le cas. Je me battrai aussi pour que l’anglais soit reconnu comme une langue régionale, ça c’est un travail à réaliser à l’Assemblée nationale», garantit celle qui veut aussi créer un centre de langue à Saint-Martin en s’appuyant sur son expérience qu’elle a eue dans les années 1980 aux Etats-Unis.

Autre domaine dans lequel Patricia Chance-Duzant veut s’impliquer, celui de la santé. «Nous avons besoin de plus de services notamment pour les personnes âgées et handicapées», conçoit-elle.

«J’ai aussi un dossier dans l’urbanisme. Nous avons dans ce domaine de grands problèmes… avec le PLU (plan local d’urbanisme), le cadastre et les 50 pas géométriques. Nous devons débloquer des situations que l’État bloque», déclare-t-elle. La candidate veut aussi l’aide de l’État pour que des plages reprennent leur état naturel. «Ils l’ont fait à Marseille !», précise-t-elle sans pour autant détailler le rôle précis de l’État.

En matière de sécurité, Patricia Chance-Duzant ira à Paris demander un commissariat de police. Elle veut que des jeunes Saint-Martinois soient formés à ces métiers. «Nous ne devons pas avoir uniquement des fonctionnaires d’État qui viennent quelques années. Nous avons besoin de stabilité», veut-elle faire reconnaître.

Autre gros «dossier» que Patricia Chance-Duzant ira défendre, «le dossier judiciaire, [son] domaine». Elle veut que davantage d’affaires soient traitées à Saint-Martin afin d’éviter d’aller en Guadeloupe. «Aujourd’hui, les gens ne se défendent pas, ne font pas appel de leur jugement car ils doivent aller en Guadeloupe et cela coûte cher, ce n’est pas normal», constate-t-elle tristement.

Enfin, la candidate s’est fixé comme priorité le développement de la coopération. «On devrait avoir des compétences partagées entre les deux parties de l’île, par exemple au niveau des routes et des transports. J’irai aussi demander la modification de l’article 74 afin que soit accordée la compétence internationale à la COM de Saint-Martin», complète-t-elle.

Patricia Chance-Duzant se dit «être à l’écoute de tout le monde » et mise sur son parcours professionnel. «Je suis avocate aux Etats-Unis et en France. C’est parce que je m’intéressais au système politique dans ces deux pays que j’ai décidé de faire des études de droit aux Etats-Unis et en France. Grâce à mes diplômes, je connais parfaitement le fonctionnement du système politique», admet-elle.