31.01.2018

SKA, l’asso qui revient aux racines du carnaval

L’association Soualiwomen Kultural Association cherche à revenir aux racines du carnaval et propose des ateliers pour fabriquer son costume.

Pourquoi acheter un costume de carnaval quand on peut fabriquer le sien ? C’est ce que propose l’association Soualiwomen Kutural Association (SKA), présidée par Laticha Stephen (vice-présidente, Erica Stephen) et créée en août 2017. Mardi gras, les membres de SKA paraderont sans plumes dans un costume fabriqué à partir d’objets recyclés.

En se démarquant du carnaval trinidadien, SKA vise à se replonger dans des traditions plus locales. Une recherche d’une certaine authenticité historique que les fondatrices observent dans quelques troupes du carnaval guadeloupéen dites « gwoup a po ».

« Le carnaval vient d’Europe. Aux Antilles, les esclaves reproduisaient ce qu’ils voyaient leur maîtres faire, mais ils n’avaient pas d’argent pour acheter des plumes. » fait remarquer Laila Freedom, secrétaire générale de l’association, sans pour autant dénigrer les amateur-rice-s de plumes.

Pour SKA, le carnaval n’est pas juste une affaire de défilé. Fabriquer son costume est tout aussi important. « Quand on était enfant on faisait notre costume après l’école. Notre but est de revenir à ce que l’on faisait avant, de s’amuser et de partager un moment ensemble en pratiquant une activité. » explique Rachelle Chilin, la trésorière de l’association.

Dans la plupart des îles de la Caraïbe, le carnaval est un événement auquel la population se prépare tout au long de l’année. « Le week-end tu pars dans la montagne chercher des lianes, des graines… et tu les conserves en prévision » continue Laila. Mais avec le passage d’Irma et ses dégâts sur la végétation, les filles ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. Si elles conservent leur thème « Aztèque warriors », le végétal a finalement laissé place aux matériaux de récup’ (capsules, papier d’aluminium et bouteilles en plastique). Certains commerçants les aident d’ailleurs dans leur collecte.

« On fournit la base et puis chacun personnalise son costume » expliquent les fondatrices. Elles ont constitué un kit qui comprend les tissus, capsules et outils nécessaires à la confection du costume, mais également le maquillage, le repas, l’assurance et le ravitaillement avant et pendant la parade.

Elles proposent de se réunir les mercredis et samedis après-midi à Quartier d’Orléans et le dimanche à Saint-Louis. Tout est calculé pour que le costume soit finalisé au plus tard en huit heures. « On n’impose rien, précisent-elles. L’idée est que chacun y trouve son compte. Que l’on veuille se mettre en string ou se couvrir des pieds à la tête. Tous nos costumes seront différents. La seule règle : pas de plume ni de satin. Et bien sûr le respect des autres. »

Avec pour slogan « It’s we bacchanale, we jamming still », SKA n’est pas là pour la compétition mais pour faire la fête dans une ambiance bon enfant. L’intérêt de l’association est de continuer à faire vivre l’esprit du carnaval, et sur le long terme, de mettre en avant ses métiers.

Fanny Fontan
3 commentaires

Commentaires

Bonne initiative cela me fait pensée aux groupe de carnaval de Sandy Ground dans le temps......

I never saw canival in Africa, in Vienna yes...All of you people don't feel tired to be wanna bes ? Where is our real culture ? don't you be tired to act like monkey by reproducing a culture that is not yours, giving credits to K K K and other groups that want our people to stay in medicrity showing their intimity and body parts with no kind of dignity ! Shame on Saint-Martin, not able to know their own traditions and disrespecting their ancestors.

SIDA ka tué moi !