La SNSM à la recherche d'un plongeur disparu à Saint-Barthélemy
« Moins de 48 heures après notre dernière mission nocturne, nos téléphones sonnent à 23h00 ce jeudi 26 Juillet » indique Anke Roosens, patronne suppléante de la station SNSM de Saint-Martin .
« C’est de nouveau notre “dispatcher” Arnaud qui vient d’être appelé pour une urgence en mer par le CROSSAG (Centre de Recherche et des Opérations de Secours et de Sauvetage des Antilles-Guyane). Il appelle donc un par un les équipiers d’astreinte pour constituer une équipe au plus vite possible » poursuit-elle.
Trois équipiers se retrouvent à la station pour prendre le matériel et sont rejoints par deux autres équipiers quelques minutes plus tard sur le semi-rigide “Rescue Star”. Les premières informations sont un peu vagues : après une plongée de nuit, un plongeur ne serait pas remonté en surface avec les autres et des recherches sont en cours pour le retrouver. La plongée avait lieu sur le Récif de l’Îlet de Petit Jean, entre l'Anse de Colombier et l'Anse Gros-Jean, à Saint-Barthélémy. Deux bateaux sont déjà sur zone et la SNSM vient d’être appelée en renfort.
Les équipiers partent sur la Rescue Star à 23h20 et compte tenu de la météo et de la mer calme, décident de passer par le Nord. L’itinéraire le plus long mais plus rapide que par Pointe Blanche via le lagon de Simpson Bay où il y a encore de nombreuses épaves et où la vitesse est limitée à trois noeuds.
Le CROSSAG fait un calcul de dérive et donne à chaque moyen nautique une zone de recherche spécifique et différente dans le but de couvrir un maximum de surface pour retrouver ce plongeur.
Le semi-rigide du Port de Gustavia fait des recherches près de la côte et la DF 24 de la Douane couvre une grande zone plus au large.
Une première zone de recherche est confiée à la Rescue Star entre la “Roche Plate” (Table Rock) et “Hen & Chickens”. La SNSM fonce vers Table Rock.
« C’est une belle nuit de pleine lune. Equipés de superbes jumelles thermiques nous voyons bien. Nous confirmons que le plongeur n’est pas sur Table Rock; ni nulle-part dans les eaux aux alentours… Le semi-rigide du port de St. Barth n’ayant plus d’essence, le CROSS nous réoriente alors sur leur zone de recherche, plus près de St. Barth. » rapporte Anke Roosens.
Les équipiers ont désormais plus d’informations : ils étaient cinq plongeurs. A la fin de leur plongée, ils ont tous fait un palier de décompression à -5 mètres. Mais une fois à la surface, soit un quart d’heure plus tard, il en manquait un.
Le plongeur manquant a donc été vu pour la dernière fois entre deux eaux avec sa "stab" à moitié gonflée et une lampe torche allumée.
« Le consensus général est donc qu’on est à la recherche d’un plongeur soit en incapacité soit à la dérive et c’est en fonction de cela que le CROSS détermine nos zones de recherches » explique-t-elle.
Et d’ajouter : « nos équipiers sont postés à bâbord, à tribord et à l’arrière du bateau, plus le pilote et un équipier pour la navigation carte/ GPS/ radio qui gardent tous leurs yeux rivés sur l’eau devant eux dans l’espoir de voir un signe du plongeur disparu. Malgré l'utilisation de nos jumelles thermiques, aucune indication ne permet de localiser ce plongeur. La DF 24 de la Douane, elle aussi, cherche en vain…. Ça s’annonce plutôt mal…Malheureusement, au bout de plusieurs heures de recherches, le niveau de carburant de la Rescue Star a bien baissé et il nous faut encore rentrer sur St. Martin. Le CROSS nous donne donc liberté de manœuvre et nous proposons de revenir au lever du jour si nécessaire avec la vedette SNS 129 ou la Rescue Star. À 4h00 du matin, nos équipiers amarrent le bateau à quai, à la Marina Fort-Louis, et rentrent chez eux le cœur lourd, sachant que le plongeur n’a pas encore été retrouvé…
L’hélicoptère le “Dragon” décolle de Pointe à Pitre au lever du jour pour reprendre les recherches. Mais peu après c’est un remorqueur, le “EG Express,” qui aperçoit à 06h00, en sortant du chenal de Gustavia, une personne réfugiée sur un rocher au niveau des Baleines du Pain de Sucre et qui se déroute pour investiguer. La DF 24 de la Douane, toujours sur zone, envoie son semi-rigide et confirme quelques minutes plus tard que c’est bien le plongeur “disparu” et qu’il est sain et sauf et ne nécessite pas d’intervention médicale. Il a expliqué être “désorienté” après être remonté en surface et au lieu de nager vers l’annexe il est parti dans une mauvaise direction. Puis au bout de quelque temps passé à nager il a décidé de se réfugier sur ce rocher. Il n’était donc pas juste à la dérive et a nagé pendant un bon bout de temps vers ce rocher, qui n’était pas inclus dans les zones préconisées de recherche et c’est pourquoi il n’a pas pu être localisé la nuit.
Tôt le vendredi matin, nos téléphones sonnent à nouveau. Nous pensons être appelés pour reprendre les recherches. Mais quel bonheur d'apprendre que le plongeur à été récupéré vivant et en bonne santé !
Nous pouvons donc repartir à nos activités professionnelles, après à peine 2 ou 3 heures de sommeil mais avec la satisfaction de savoir que cette mission à finalement eu une fin heureuse. Contre toute attente!"
Commentaires
Un récit, passionnant.
Un récit, passionnant.
Voila un article sympa et attrayant.
Bravo à l'auteur.