Macron vs Gibbs : "on ne peut pas vous reprocher ce qui s’est passé avant"

Alors que le président de la République rencontrait la population à Quartier d’Orléans, le président Daniel Gibbs était légèrement en retrait. Emmanuel Macron a critiqué auprès de la population à plusieurs reprises la collectivité, notamment sur sa gestion des travaux des écoles. Dimanche matin, il s’est montré beaucoup plus nuancé.

«Il n’y a aucune tension. Aucune. Il y a une exigence de l’Etat à l’égard de la collectivité», a-t-il répondu à un journaliste de BFM-TV qui avait ressenti la veille «des tensions fortes» entre les deux présidents et qui venait de demander en conférence de presse si «toutes les aides de l’Etat avaient été utilisées, si certaines avaient pu disparaître».

«Le président Gibbs a été élu quelques semaines avant Irma, donc on ne peut pas lui reprocher tout ce qui a été évoqué [corruption, entente sur les marchés, etc. NDLR], qui est le fruit d’une gestion passée et il a pris avec la population le pire cyclone que Saint-Martin ait vécu», a insisté Emmanuel Macron. «Tout ce qui a été versé est utilisé comme il se doit , il y a un contrôle absolu, une transparence complète», a-t-il assuré.

«Ce que je dis, c’est qu’on doit aller plus vite, il y a des réformes à faire, le président les mène et l’Etat l’accompagne en mettant de l’ingénierie. Je suis exigeant avec lui pour qu’il puisse passer tous les marchés qu’il doit passer le plus vite possible», a-t-il précisé.

Le président a annoncé «renforcer l’Etat dans sa partie la plus régalienne pour accompagner» Daniel Gibbs qui a «un défi à relever».

«Vous avez été élu quelques semaines avant Irma, on ne peut pas vous reprocher ce qui s’est passé avant», a-t-il répété. «On ne peut que vous encourager à relever ce défi aujourd’hui, mais à le relever pour transformer et pour corriger ces errements du passé», conçoit Emmanuel Macron qui promet que «l’Etat sera pleinement présent» aux côtés du président de la COM et de la population «pour que les règles soient respectées, pour que les accommodements avec les règles, parfois les corruptions auxquelles on a assistés se reproduisent plus». «Je sais que c’est aussi votre combat, que vous allez le réussir, j’ai confiance en vous», a confié le président de la République.