Lutter contre les comportements irresponsables sur les routes, priorité de l'Etat à Saint-Martin

Si en termes de délinquance, les problématiques à Saint-Martin sont «peu différentes » de celles de la métropole, «l’accidentologie des deux-roues» est en revanche un phénomène spécifique, admet le procureur de Basse-Terre Jean-Luc Bennon. Depuis le début de l’année, huit personnes sont décédées dans des accidents de la route dont cinq à deux-roues.

Lutter contre les comportements irresponsables est le cheval de bataille de la préfète Sylvie Feucher. «C’est l’objectif principal de la gendarmerie», confirme le commandant Stephan Basso, arrivé début août. Le nombre de contrôles routiers est «en hausse», «les comportements les plus déviants sont réprimés», assure-t-il.

Depuis le début de l’année près de trois cents scooters ont été saisis et quelque quatre-vingts détruits sur ordre du parquet. Si la conduite du pilote est jugée dangereuse tant pour lui que pour les autres usagers de la route ou si l’engin n’est pas réglementaire, «le deux-roues sera saisi », assure le procureur. Il pourra aussi être confisqué si telle est la décision du tribunal. Les propriétaires des trois cents scooters saisis ont tous fait l’objet d’une sanction pénale ou d’une peine alternative.

A noter que le chauffeur du camion à l’origine de l’accident en avril, qui avait coûté la vie à un jeune en scooter a été condamné pour homicide involontaire à douze mois de prison. «L’enquête sur l’accident de voiture à Grand Case fin mai qui avait causé trois morts, a révélé des fautes de conduite, mais aucune poursuite ne peut avoir lieu puisque les chauffeurs sont décédés », précise le vice-procureur de Saint-Martin, Yves Paillard. «En ce qui concerne l’accident survenu fin juin qui a causé la mort des deux personnes sur un scooter, l’enquête est toujours en cours», ajoute-t-il.

Lutter contre le bruit des scooters est aussi une priorité des forces de l’ordre. La police territoriale s’est dotée d’un sonomètre pour effectuer des contrôles, les agents sont actuellement en formation.

Par ailleurs, la préfète rappelle que le parc automobile doit «se réparer». «Nous sommes deux ans après Irma et il n’est plus acceptable de voir des voitures sans plaques d’immatriculation, sans rétroviseur, sans lumière, etc », convient-elle.

Selon une volonté de mieux sensibiliser la population aux dangers de la route et aux conséquences de comportements dangereux, les actions de prévention dans les écoles seront renforcées. «Nous allons aussi mettre en place une piste routière», annonce la préfète.

Une campagne de sécurité routière sera enfin prochainement lancée à Saint-Martin. «Elle sera réalisée par les services de la préfecture et sera adaptée au contexte local avec des témoignages de Saint-Martinois », précise Sylvie Feucher.