Législatives 2nd tour : questions à Claire Javois
Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots les raisons qui vous ont poussée à briguer ce mandat ?
J’ai toujours su me donner pour mon île. J’ai été syndiquée et ai défendu les droits des travailleurs. Puis Louis-Constant Fleming m’a demandé d’être sur sa liste et de partager ses valeurs. J’ai été vice-présidente de la COM dans le domaine du social et aujourd’hui je veux continuer mon engagement dans ce domaine. Élue à l’Assemblée nationale, je siégerai à la commission des affaires sociales. Et je veux travailler en harmonie avec les deux îles.
Vous faites de la politique depuis longtemps. Comment expliquez-vous le manque d’intérêt grandissant des Saint-Martinois à son égard ?
Je pense que la principale raison est le trop grand nombre de candidats. Aux dernières élections territoriales l’abstention était forte et il y avait huit listes, aux législatives, il y en a eu treize !
Quelle raison pour inciter à voter LR samedi pouvez-vous avancer, autre que celle de ne pas donner une trop large majorité au président Emmanuel Macron ? L’absence d’une opposition étant en effet souvent un argument affiché par les partis en difficultés lors d’une élection, pourtant lors des élections territoriales, les présidents des fédérations LR localement ne s’en sont pas offusqués.
Il faut voter LR pour leur projet ainsi que pour leur donner une majorité conséquente à l’Assemblée nationale ; il est important d’avoir une opposition et qu’elle soit la plus large possible.
François Baroin appelle «au débat pour mettre en lumière les différences qui existent entre les candidats LR et ceux d’En marche, dans un débat projet contre projet, ouvert et respectueux». Quelles sont vos principales différences avec Inès Bouchaut-Choisy ?
Je suis soutenue par les présidents des deux collectivités. Je représente les deux exécutifs qui ont été élus avec une large majorité en mars dernier. Ils ont été élus sur un programme, d’importants travaux doivent être menés, notamment sur la loi organique. Le président Daniel Gibbs a d’ailleurs créé une commission ad hoc à ce sujet et il est nécessaire qu’il ait quelqu’un de sa majorité capable d’aller défendre ce dossier à Paris.
Marthe Ogoundélé a appelé à voter pour vous alors qu’elle avait soutenu Emmanuel Macron et demandé son investiture. Quelle est votre réaction ?
Tout d’abord je tiens à la remercier ! Je pense que Marthe Ogoundélé a mis en avant Saint-Martin alors qu’Inès Bouchaut-Choisy, lorsqu’elle parle, elle parle davantage du président de la République. Elle a une autre approche, plus axée sur La République en marche. Or, je pense qu’il faut se recentrer au niveau des deux territoires. Nous ne sommes pas déptué(e) de Saint-Martin et Saint-Barthélemy comme on est député dans une autre région de France. Nous avons nos propres spécificités du fait notamment que nous avons davantage de compétences.
Deux femmes sont présentes à ce second tour : quel est votre ressenti ?
Je suis très fière ! C’est un message fort à envoyer aux jeunes femmes de Saint-Martin et de Saint-Barth. Il est important que les femmes s’investissent aussi dans la vie politique. Ce n’est pas uniquement réservé aux hommes, d’ailleurs on voit de plus en plus de femmes s’engager. Ce n’est pas qu’une question d’ego comme cela peut l’être chez les hommes. Elles ont une autre façon de penser, de voir les choses.
Comment comptez-vous séduire les Saint-Barth alors que vous n’êtes pas trop connue ?
Par le projet du président Bruno Magras qui m’apporte son soutien. Il y aura des projets de l’exécutif qu’il faudra aller défendre.
Si vous êtes élue députée samedi, quel sera le premier dossier sur lequel vous allez travailler ?
La dotation de compensation des charges qui a été mal calculée par l’État. Tant qu’elle ne sera pas révisée, la Collectivité de Saint-Martin ne pourra pas prendre son envol.